Un retour en force des tiques cet été
Encore une fois cet été, un retour en force des tiques est à prévoir, notamment en raison du climat qui leur est plus favorable tout au long de l’année. L’arachnide nuisible, qui peut passer un très long moment sans se nourrir de sang, endure bien les hivers québécois et profite des printemps hâtifs et des automnes tardifs.
Un cycle de vie accéléré
Avec des températures froides qui tardent souvent à arriver à l’automne, la lutte contre l’expansion des populations de tiques se corse.
« L’automne tardif, qui s'étend parfois jusqu’au mois de décembre, fait en sorte que la saison d’activité de la tique est beaucoup plus longue, cumulativement celle-ci est aussi plus chaude étant donné les changements climatiques, explique Catherine Bouchard, vétérinaire épidémiologiste. La hausse de la température globale favorise la survie de la tique, mais surtout accélère son cycle de vie. »
Le caractère résilient des tiques les distingue des moustiques. Vivant sous des couches de feuilles mortes en forêt, les tiques sont protégées des températures extrêmes l’hiver comme l’été.
Lorsqu’il fait très sec, les tiques restent tranquilles sous cette couche de feuilles qui préserve un peu d’humidité.
« Ce qui détermine l’activité des tiques, c’est la température au-dessus de 4 ℃, affirme la docteure Bouchard. Cette température, accompagnée d’une humidité relative au sol de plus de 80 %, les fait sortir de leur dormance. »
Un an sans manger
L’arachnide peut passer sans problème un an sans se nourrir.
« C’est très résilient, elles s’activent quand elles savent qu’elles ont le potentiel de prendre un repas de sang. »
Parfois porteuse de la maladie de Lyme, il est d’autant plus important de savoir reconnaître la tique à pattes noires qui à l’état de nymphe mesure de 1,5 à 2 mm.
« Souvent, on dit que la nymphe a la taille d’une graine de pavot, mais elle est très plate. Au stade adolescent et à l’âge adulte, elle a huit pattes et atteint jusqu’à 3 mm, indique Catherine Bouchard. La femelle adulte de la tique à pattes noires est rouge, donc elle se distingue. »
Examen de la peau après une activité
La docteure Bouchard qui a elle-même été piquée des dizaines de fois par des tiques dans le cadre de son travail pour les collecter en forêt rappelle l’importance d’effectuer un examen systématique de la peau après s’être promené dans des zones à risque.
Une tique infectée doit rester accrochée à la peau pendant au moins 24 h avant de transmettre la maladie de Lyme. En examinant son corps après une activité, le retrait rapide et sécuritaire de l’arachnide permet de réduire le risque d'infection.
Lorsqu'on remarque qu'une tique est accrochée à notre peau, il faut savoir bien la retirer avec les pinces appropriées.
